La vérité sur le soja, mythes et réalité

On entend tout et son contraire sur le soja. Certains pensent qu’il est un allié pour notre santé et d’autres vont le dire toxique. Qu’en est il réellement?

Qu’est ce que le soja?

Le soja est une graine qui fait partie des légumineuses. Cette plante est originaire d’Asie de l’Est. Elle est cultivée depuis 9000 ans environ selon les régions.

Il existe différentes variétés de soja : le soja jaune, celui à graines vertes ou à graines noires par exemple.

Cette graine peut se présenter sous différentes formes. En effet, il est notamment utilisé dans la fabrication de tofu, boisson végétale, desserts végétaux, faux-mage (fromage 100% végétal). On le retrouve également dans le miso, la sauce soja, en graines germées et sous forme de tempeh (soja fermenté)…

Le soja est un aliment que l’on retrouve en général dans la cuisine végétarienne, végétalienne et la cuisine asiatique . En effet, il est riche en protéines et en minéraux.

Les idées reçues sur le soja

Le soja est OGM

En France, les OGM dans l’alimentation humaine sont interdites. D’ailleurs, nous produisons du soja non OGM. Néanmoins, une marge de 0,9% est autorisée pour les aliments. Pour les plus sceptiques, vous trouverez assez facilement la mention « sans OGM » sur les emballages.

C’est le soja importé pour l’alimentation du bétail qui est OGM. Sur 211 millions de tonnes de soja produits par an dans le monde, 67% sont pour l’alimentation du bétail. Le soja qui est utilisé pour les animaux d’élevage est en général importé d’Amérique.

Le soja contient de la purine et c’est toxique

La purine est une molécule azotée que l’on retrouve dans notre corps. On va par exemple la retrouver dans l’ADN. En cas d’excès, l’organisme catabolisera la purine en acide urique au niveau de l’intestin (cet acide est responsable de la goutte et de problème au niveau des reins si il y a excès). Si l’organisme n’en a pas assez, il fabrique lui même de la purine dans une certaine limite.

C’est une molécule que l’on retrouve dans certains aliments mais en quantité bien plus importante dans la viande de gibier, les abats ou encore la charcuterie .

On retrouve également de la purine dans le lait maternel. Le nourrisson n’en produit pas assez et les purines ont une action immunostimulante. Le lait de vache n’en contenant pas assez, les lait infantiles à base de lait de vache sont donc enrichis en purines.

Cette étude montre également que les patients atteints de goutte peuvent tout à fait consommer du soja, elle aurait même un effet bénéfique.

Les phyto-estrogènes

Le soja contient des molécules proche des hormones féminines. Les phyto-estrogènes ne sont pas des hormones mais des molécules qui s’en rapprochent. Ils vont donc avoir un effet sur notre organisme. D’après Hervé Berbille (ingénieur en agroalimentaire et spécialiste du soja) les phyto-oestrogènes ont une action antiradicalaire (capable de piéger les radicaux libre -CNRS) et de régulateurs hormonaux.

Il stimule l’organisme si le taux d’oestrogène est bas et il bloque les effets négatif si le corps en produit trop. C’est pour cette raison que les compléments alimentaires pour les femmes en pré-ménopause sont souvent à base de soja. C’est ce qu’on appelle l’effet hormone like : elle occupe « la serrure » c’est à dire les récepteurs aux oestrogènes.

Le soja fait partie du groupe des antioxydants, ce qui en fait un bon allié contre le cancer. Cet aliment a également des propriétés anti-inflammatoires.

Les isoflavones (autre terme pour désigné les phyto-oestrogènes) inhibent l’aromatase. L’aromatase est une enzyme qui participe à la formation des oestrogènes. Hors les inhibiteurs sont parfois utilisés dans le cadre de cancers pour les soigner. En effet, les hormones peuvent intervenir dans certains cancers comme celui du sein. La production d’oestrogène va donc baisser.

Le soja contient de l’acide phytique qui est déminéralisant

L’acide phytique est une molécule présente en général dans les céréales complètes. L’hypothèse dit que l’acide phytique diminue l’absorption des minéraux de l’aliment, car elle ne pourrait s’associer à un seul minéral (cela donne des complexes insolubles ce qui les rend inabsorbables pour l’organisme).

Hors, l’acide phytique des légumineuses et donc du soja peut s’associer à plusieurs minéraux en même temps. Ce qui explique que sa solubilité diminue. On observe donc l’effet inverse.

Le soja comme base de certains laits infantiles

« D’après les études disponibles sur les humains, il est démontré que les préparations à base de soja utilisées comme unique source d’alimentation des nourrissons n’entraînent aucun dommage manifeste. L’exception demeure l’utilisation de ces préparations pour les nourrissons prématurés ou ayant une hypothyroïdie congénitale. » Société canadienne de pédiatrie

Le soja favoriserait même des gènes anti cancers si le soja est donné tôt dans l’enfance. Attention, les jus végétaux ne sont pas adaptés pour les besoins nutritionnels des nourrissons et bébés, de même pour le lait de vache. Toujours prendre un lait infantile adapté à l’âge de votre enfant. Les laits infantiles doivent toujours avoir comme allégation « préparation pour nourrissons » ou « préparation de suite ».

En france, il est déconseillé de donner du soja à un enfant de moins de 3 ans, c’est une mesure de prudence.

Conclusion

Le soja a des qualités nutritionnelles et a tout à fait sa place dans notre alimentation, excepté en cas d’allergie bien sur. Tout est question de quantité, attention aux excès.

L’ANSES à publié dans un rapport ( SÉCURITÉ ET BÉNÉFICES DES PHYTO-ESTROGÈNES – RECOMMANDATIONS ). Il est notamment mentionné que les populations à risque sont:

  • fœtus et nourrissons
  • enfant en bas âge
  • femmes ayant un antécédent personnel ou familial de cancer du sein
  • hypothyroïdiens traités

« Les préparations à base de protéines de soja sont désormais déconseillées au moins jusqu’à 6 mois, si l’enfant est à risque allergique, car le soja lui-même peut être responsable d’allergies. »PNNS (le soja reste une allergie assez rare)

L’ANSES conseille de limiter la consommation quotidienne à 1mg/kg poids corporel d’isoflavone soit environ 7 desserts au soja pour une personne de 60kg.

Sources:

http://www.cps.ca/fr/documents/position/utilisation-preparations-a-base-de-soja

http://naturo-passion.com/legumineuses-vraies-amies-pour-vie/

http://www.sojasante.com/images/nutrition.pdf

Association végétarienne de France

Conférence: Le soja dans l’alimentation – Souffleur d’avenirs à Biot – 2016

http://www.lanutrition.fr/les-news/le-soja-qui-tue-la-verite-sur-un-article-delirant.html

http://ajcn.nutrition.org/content/89/5/1668S.long

http://www.straitstimes.com/singapore/health/gout-patients-can-eat-soy-products-local-study-finds

Rapport complet de l’anses: https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Ra-Phytoestrogenes.pdf

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