Comment évoquer les agressions sexuelles avec un enfant ?

Comment évoquer les choses avec un enfant chez qui on suspecte des agressions sexuelles ou viols ?

Vous trouverez ici des propositions de phrases et formules permettant de questionner un enfant chez qui on a des doutes quand on manque de mots.
Ces propositions s’adressent à la fois aux professionnels de santé mais aussi à tout citoyen, parent, éducateur, professeur, proche, ami, qui suspecte des choses mais manquent de mots. 

Prudence avec les mots mais nécessité de les dire.

Avant propos

Avoir à l’esprit qu’on peut dire à un enfant qu’il a peut-être été victime d’une violence sexuelle, de manière générale (avec des mots adaptés à l’âge et au contexte) parce qu’on a remarqué des signaux d’alertes chez lui qu’on retrouve souvent chez les victimes.

Mais on ne peut pas suggérer directement à un enfant qu’il aurait été victime de TEL acte précis, par untel ou untel.  Sinon on oriente trop la discussion.  Et parfois on a en tête un suspect idéal qui n’est pas le bon.  Parfois aussi il y a plusieurs agresseurs.

Conseils

Parler tranquillement, lentement, pour mettre en confiance l’enfant et ↘️ le seuil de vigilance. Car chez des enfants victimes d’agressions sexuelles ou viols, souvent le radar de détection du danger est en hypervigilance constante, sur le qui-vive.

Aux urgences, vous pouvez utiliser la formule : « Ici on reçoit souvent des enfants qui font des choses étranges parce qu’ils ont vécu des choses embêtantes, est-ce que toi ça a pu t’arriver ? » Si l’enfant répond non ou ne répond pas et qu’on a des éléments pour continuer.

On peut dire une formule comme : « Est-ce que ça a pu t’arriver, juste 1 fois ? » Ce qui peut permettre parfois à l’enfant de nous dire un peu, du moins au début, pour voir s’il est cru, tester notre confiance, et ensuite, un jour peut-être, dire davantage plus tard.

Si l’enfant répond « oui » on peut ensuite préciser par : « Il s’agit de choses embêtantes ou de choses dégoutantes ? »

Chez 1 enfant chez qui on a des doutes, on peut aussi essayer l’approche suivante : « Tu connais la différence entre les bons (une surprise a un copain) et les mauvais secrets (quelque chose qu’on veut cacher, qui nous embête) ?  Et si tu avais un mauvais secret, à qui tu en parlerais ? Et si ta maman apprenait ton secret, comment elle réagirait ? Et si moi je l’apprenais, comment penses-tu que je réagirais ? »

Il s’agit de créer un contexte sécurisant en tournant progressivement autour du pot. Pour ne pas brusquer l’enfant. Et voir si des éléments pourraient confirmer nos inquiétudes.

Chez un enfant qui a des TOC de lavage des mains que l’on pense en lien avec une agression sexuelle ou un viol : « Quand on se lave les mains comme tu le fais plusieurs fois par jour, c’est parfois car on se sent sale. De quoi tu pourrais te sentir sale, toi ? »

Si un enfant dévoile un fait, on peut lui demander : « Tu as été surpris que ton père te fasse ça ? » Si l’enfant n’a pas été surpris c’est sûrement qu’on lui a déjà fait avant. Ceci pour rechercher d’autres agresseurs. Ou plusieurs agressions d’un même agresseur.

Quand on fait un signalement, c’est qu’on espère un engagement de la justice, mais c’est aussi un outil de travail et de collaboration avec la famille.  Ne pas hésiter à dire à l’enfant, afin de le prévenir :  « La justice est parfois très mauvaise, moi je signale parce que ça relève de la loi mais je ne suis pas la loi. Ça peut malheureusement être classé sans suite ».

Parfois, le signalement suffit à ce que l’agresseur arrête, même si c’est classé sans suite.

Si classement sans suite, on peut préciser à l’enfant : « ce n’est pas qu’on ne te croit pas, c’est que la justice estime qu’elle n’a pas assez de preuves, mais sache que certains dossiers parfois peuvent être rouverts plusieurs années après. Si tu le souhaites. »

Parfois, les enfants ne disent pas tout, tout de suite, ou ne se rappellent pas de tout, tout de suite.  Et il faut leur dire qu’ils ont la possibilité de dévoiler davantage plus tard.

Il y a aussi les enfants qui racontent souvent des histoires de viols ou d’agressions sexuelles rapportées par d’autres enfants ou camarades. On peut alors relancer de cette manière : « Est-ce que l’histoire de ta copine ça peut un peu ressembler à ton histoire ? Peut-être que ça ne te concerne pas ? Ou peut-être que ça te concerne et que pour toi ce n’est pas le moment d’en parler ? Si ce n’est pas le moment, ça le sera peut-être un jour, n’hésite pas à m’en parler ce jour là si tu le souhaites. »

Si l’enfant ne répond pas à vos différentes questions, ce n’est pas grave, on peut continuer de dérouler les formules et, un jour peut-être, il parlera, à nous-même ou un autre.

De par vos questions, l’enfant peut ENFIN réaliser que l’adulte est capable de se représenter ce qu’il a vécu. Qu’il ne sera pas rejeté par les adultes pour la faute qu’il pense souvent avoir commise.

Ne pas hésiter à reposer plusieurs fois les questions, tranquillement, bien observer l’enfant, guetter aussi les signaux non verbaux, les gestes, la posture physique, les attitudes, qui peuvent nous aiguiller. Et notez bien scrupuleusement les mots précis que l’enfant livre.

Précision : chez les enfants, les fausses allégations sont rares, souvent complexes et multifactorielles. Parfois, 1 enfant porte 1 fausse allégation pour ne pas dissimuler une autre vérité. Parfois il revient sur ses propos car il a la sensation qu’on ne le croit pas.

Ces conseils sont issus d’un cours de thérapie familiale systémique dispensé par l’Institut d’Etudes Systémiques. N’hésitez pas à l’enrichir de vos expériences et des mots clés qui, peut-être, ont dans votre vie, un jour, fait toute la différence et généré de la confiance.

Conclusion

Toutes les 3min en france 1 enfant est victime d’inceste / viol / agression sexuelle. 5,4 millions de personnes disent avoir subi des violences sexuelles < 18 ans. 8/10 sont des femmes et 2/10 des hommes. Majorité des cas : contexte intime, à la maison, par 1 membre de la famille. 

Vous pouvez joindre le 119 en cas de doute. C’est un numéro d’appel destiné à tout enfant ou adolescent victime de violences ou à toute personne préoccupée par une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être. Le 119 n’apparaît pas sur les relevés de téléphone. Cette plateforme est ouverte du lundi au vendredi de 8 h 30 à 19 h et le samedi de 9 h à 12 h.

Cette article est un copier coller d’une série de tweets d’un psychiatre que j’ai trouvé très pertinent et important à connaitre. Mon choix d’en faire un article est de permettre de le retrouver bien plus facilement qu’en le laissant uniquement sur twitter / X . Merci à ce médecin pour toutes ses informations qui peuvent sauver des vies.

La source : https://x.com/Hugo_Baup/status/1846491314600259776


Christine Savalli 🍒 Votre Diététicienne Nutritionniste
Diététique Comportementale, Végétarisme, Végétalisme, Fertilité
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Christine Savalli

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