La constipation est un trouble digestif extrêmement répandu.
On estime que 15 à 20 % de la population en souffre de manière chronique, ce qui signifie que ce n’est pas du tout quelque chose d’exceptionnel.
Elle concerne plus souvent les femmes que les hommes, et elle est plus fréquente chez les personnes âgées, en raison du ralentissement de leur transit, de la sédentarité ou de la prise de certains médicaments.
Le mode de vie joue également un grand rôle : le stress, le manque d’activité physique, une alimentation pauvre en fibres, une hydratation insuffisante, ou le fait de se retenir d’aller aux toilettes peuvent tous contribuer à l’apparition de la constipation.
Les causes
🧠 Causes fonctionnelles
La constipation fonctionnelle est une constipation sans cause organique (pas due à une maladie identifiable ou à une anomalie anatomique). la constipation fonctionnelle liée au mode de vie est très fréquente ! Voici les facteurs du mode de vie qui peuvent provoquer ou aggraver la constipation :
- Alimentation
- Hydratation insuffisante
- Manque d’activité physique
- Habitudes de vie perturbées
- Stress, anxiété
- Ignorer l’envie d’aller à la selle
- Vieillissement
- Grossesse
💊 Certains médicaments ralentissent le transit
La constipation médicamenteuse est une constipation causée ou aggravée par la prise de certains médicaments. Ces médicaments peuvent ralentir le transit intestinal, diminuer la motricité (mouvements) des intestins, ou altérer la consistance des selles.
On va notamment retrouver :
Antalgiques opioïdes (morphine, codéine, tramadol…)
→ Très fréquents, car ils ralentissent fortement le transit intestinal.
Antidépresseurs tricycliques (amitriptyline, imipramine…)
→ *Effet anticholinergique qui réduit la motilité intestinale.
Antipsychotiques (halopéridol, clozapine…)
→ *Effet anticholinergique et sédatif.
Antispasmodiques (butylscopolamine…)
→ Diminution des contractions intestinales.
Antiacides contenant de l’aluminium ou du calcium
→ Peuvent durcir les selles.
Diurétiques (furosémide, hydrochlorothiazide…)
→ Peuvent provoquer une déshydratation qui durcit les selles.
Bêta-bloquants
→ Ralentissent parfois le transit.
Suppléments en fer
→ Souvent constipants, surtout en doses élevées.
*Effet anticholinergique : réduit la sécrétion digestive et le mouvement des intestins.
🦠 Causes organiques (pathologies)
La constipation peut être due à des causes organiques lorsque des maladies ou anomalies anatomiques perturbent le fonctionnement normal du transit intestinal.
Parmi ces causes, les obstructions mécaniques sont fréquentes, comme la présence de tumeurs, polypes volumineux, sténoses (rétrécissements) du côlon ou du rectum. Certaines anomalies anatomiques congénitales ou acquises, telles que la diverticulose ou les malformations intestinales, peuvent aussi bloquer ou ralentir le passage des selles. Par ailleurs, les maladies neurologiques jouent un rôle important : des affections comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, ou des lésions de la moelle épinière peuvent affecter la motricité intestinale et provoquer une constipation. Les troubles endocriniens, notamment l’hypothyroïdie peuvent aussi ralentir le transit intestinal.
Certaines maladies digestives chroniques, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Crohn, rectocolite) et le SII (syndrome de l’intestin irritable) peuvent entraîner une constipation, ainsi que des troubles digestifs lié à un covid long.
Enfin, des interventions chirurgicales sur le bassin ou le rectum peuvent laisser des cicatrices ou provoquer des lésions nerveuses responsables de constipation. La présence de signes d’alerte tels que sang dans les selles, douleur abdominale persistante, ou perte de poids doit toujours amener à rechercher une cause organique.
L’alimentation
La majorité des constipations, surtout lorsqu’elles sont chroniques, sont dues à des troubles du fonctionnement intestinal sans qu’on retrouve une maladie organique sous-jacente.
Cela inclut des facteurs comme une alimentation pauvre en fibres, une hydratation insuffisante, le manque d’activité physique, le stress, ou encore de mauvaises habitudes comme retarder régulièrement l’envie d’aller à la selle. Ces éléments combinés ralentissent le transit intestinal ou perturbent la coordination des muscles impliqués dans la défécation.
Les causes organiques, bien que plus rares, sont importantes à rechercher surtout en présence de signes d’alerte. Mais en pratique, c’est surtout en améliorant le mode de vie que l’on peut très souvent soulager la constipation fonctionnelle.
L’alimentation joue un rôle important dans la régulation du transit. Nous avons notamment un impact à travers :
- Les lipides (gras)
- Les fibres
- Hydratation
- Magnesium
- Calories
Les lipides
Les graisses jouent un rôle important dans la digestion et le transit intestinal. Elles stimulent la sécrétion de bile par la vésicule biliaire, ce qui aide à émulsionner les graisses et facilite leur digestion. Mais au-delà de la digestion, la présence de graisses dans l’intestin agit aussi comme un signal pour stimuler les contractions intestinales, favorisant ainsi le mouvement des selles le long du tube digestif.
Par conséquent, un régime trop pauvre en graisses peut entraîner un ralentissement du transit, contribuant à la constipation. C’est un aspect souvent moins connu, car on pense souvent que les graisses sont « à limiter » pour la santé, mais un certain apport est nécessaire pour maintenir un bon fonctionnement intestinal.
Les fibres
Les fibres alimentaires ont plusieurs rôles essentiels pour un bon transit intestinal :
- Elles augmentent le volume des selles en retenant de l’eau, ce qui rend les selles plus volumineuses et plus molles.
- Elles améliorent la consistance des selles, facilitant leur passage.
- Elles stimulent le péristaltisme, c’est-à-dire les contractions musculaires rythmiques de l’intestin qui poussent les selles vers la sortie.
C’est pour cela qu’on recommande souvent une augmentation progressive de la consommation de fibres dans l’alimentation, afin d’éviter des effets secondaires comme les ballonnements ou les gaz, qui peuvent survenir si l’augmentation est trop rapide.
Hydratation
L’eau joue un rôle clé dans la gestion de la constipation fonctionnelle. Elle hydrate les selles en maintenant leur teneur en eau, ce qui les rend plus molles et plus faciles à évacuer. Sans une hydratation suffisante, les selles deviennent dures, sèches, et donc plus difficiles à faire passer, ce qui ralentit le transit et favorise la constipation.
C’est pourquoi il est important de boire suffisamment tout au long de la journée, surtout si on augmente sa consommation de fibres, car celles-ci absorbent de l’eau.
Magnesium
Le magnésium, c’est un minéral qui aide à faire venir plus d’eau dans les intestins. Quand il y a plus d’eau, les selles deviennent plus molles et plus faciles à faire sortir. En plus, ça aide l’intestin à bouger un peu plus pour pousser les selles vers la sortie. C’est pour ça que certains médicaments pour la constipation contiennent du magnésium.
Calories
La quantité de nourriture consommée joue un rôle important dans le transit intestinal. Quand on mange, surtout un repas copieux, cela stimule le réflexe gastro-colique, qui déclenche des contractions dans le côlon pour faire de la place aux nouveaux aliments. Ce réflexe aide donc à faire avancer les selles vers la sortie.
À l’inverse, un régime trop restrictif ou des repas trop légers peuvent ne pas suffisamment stimuler ce réflexe, ce qui ralentit le transit et favorise la constipation. C’est pourquoi il est important d’avoir des repas équilibrés en quantité et en qualité, adaptés à ses besoins.
Position physiologique
C’est très important de ne pas se retenir lorsque l’envie d’aller à la selle se présente.
Si on diffère trop ce besoin, le rectum s’adapte en se dilatant, ce qui peut ralentir le transit et rendre l’évacuation plus difficile. Avec le temps, ce comportement peut conduire à de la constipation chronique.
De plus, la position sur les toilettes joue elle aussi un rôle.
Idéalement, la position la plus physiologique consiste à avoir les genoux légèrement surélevés par rapport aux hanches, par exemple en posant les pieds sur un petit tabouret. Cette posture, proche de l’accroupissement, redresse le canal anal, ce qui facilite le passage des selles.
Ecouter son corps et adopter une bonne posture sont des moyens simples mais très efficaces de lutter contre la constipation.
Mes conseils
Avoir une alimentation équilibrée et variée notamment riche en fruits et légumes pour leur richesse en fibre. Pas de régime faible en graisse ni en calories. On mange des quantités adaptés à ses besoins. Boire suffisamment et privilégier des eaux riches en magnésium comme l’Hépar ou Contrex en cas de “crise”.
Marcher ! La marche va venir stimuler doucement le transit. La sédentarité peut avoir un impact négatif sur le transit. N’hésitez pas à vous masser le bas du ventre pour stimuler le transit et vous soulager des douleurs. Ne pas se retenir d’aller à la selle est un point essentiel. Sans jamais forcer, il vaut mieux prendre son temps.
Une consultation médicale doit être faite en cas de constipation chronique, de troubles qui s’aggravent ou si aucune solution ne fonctionne.
Pour aller plus loin : Les troubles du transit persistant post-COVID-19
Christine Savalli 🍒 Une diététicienne qui vous veut du bien 😌
Spécialiste en Alimentations végétales, Fertilité et Comportement alimentaire.
▶︎ Consultation à Distance
▶︎ Rejoignez Ma Newsletter
▶︎ DietetiquePourTous.fr
